CLAUSES SOCIALES
« Vous pouvez être fiers du travail que vous réalisez. » C’est par ces mots que Myriam El Khomri, la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social s’est adressée, ce jeudi 5 novembre, aux bénéficiaires d’une clause d’insertion travaillant sur le chantier de prolongement de la ligne 14 nord du métro parisien, un chantier du Grand Paris Express.
Cette visite officielle fait suite au Comité interministériel pour le Grand Paris, présidé le 15 octobre dernier par Manuel Valls, et la signature, par les principaux donneurs d’ordre du Grand Paris Express (SNCF Réseau, RATP et Société du Grand Paris) d’une charte de responsabilité sociale et environnementale (RSE) visant à amplifier l’impact des investissements du Grand Paris en termes d’emploi, de formation et d’insertion professionnelle.
« L’enjeu est de faciliter l’insertion sur le marché du travail des personnes qui en ont le plus besoin – et qui sont souvent victimes de discriminations parce qu’issues des quartiers populaires – grâce à l’argent public. Mais il faut aussi aller au-delà de l’insertion en favorisant l’accès à la formation qui permet d’acquérir des compétences et qui sécurise le parcours dans l’emploi », a déclaré Myriam El Khomri. Selon la ministre, les travaux du Grand Paris Express créeront, d’ici 2018, près de 18 000 emplois dans le secteur des travaux publics.
Sur le chantier de prolongement de la ligne 14, entre la station Saint-Lazare et la nouvelle gare de Mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), 26 lots de travaux – soit 24 % des lots du projet – sont concernés par des clauses d’insertion passées dans le cadre des marchés de la RATP. Ce dispositif représente au total quelque 200 000 heures de travail. A la fin du mois de septembre, plus de 30 000 heures avaient déjà été réalisées, bénéficiant à 68 personnes – tous secteurs d’activité confondus (génie civil, second œuvre, électricité, etc.). Quelques unes de ces personnes, pour certaines éloignées du marché du travail depuis plusieurs années, sont ainsi devenues coffreurs-bancheurs, aide-magasiniers, ferrailleurs, opérateurs de tunnelier, etc. Des métiers « en tension » aujourd’hui dans le secteur du génie civil.
« Chez nous, les clauses d’insertion sur les chantiers ne sont pas vécues comme des contraintes, mais comme des opportunités de recrutements de nouveaux compagnons », a tenu à préciser Philippe Amequin. Et le directeur général délégué de Bouygues Travaux Publics d’ajouter : « Seuls des grands chantiers, comme celui du Grand Paris Express, nous permettent de mettre en place des formations pré-qualifiantes sur-mesure. Pour un million d’euros investis dans une infrastructure, 10 emplois équivalents temps-plein – dont trois dans la chaîne de sous-traitance –, sont créés. Malheureusement, il y a de moins en moins de projets d’infrastructures en France… »
Anthony Laurent - LE MONITEUR.FR - Publié le 06/11/15 à 10h20