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Soirée de lancement des services développés pour les libraires et les disquaires

Le 11 octobre 2018, une soirée de lancement des services développés pour les libraires et les disquaires s'est déroulée à la médiathèque Françoise Sagan, dans le 10e arrondissement de Paris. 

Morceaux choisis... 

Ouverture 

   Frédéric HOCQUARD, adjoint à la Maire de Paris, chargé de la vie nocturne, de l'économie et de la diversité culturelles

La Ville de Paris marque un attachement à ses commerces de proximité et notamment aux commerces culturels qui participent de la richesse et de la diversité culturelles.

Elle marque un soutien à l'entrepreneuriat culturel et à tous les indépendants qui oeuvrent dans un milieu fortement concurrentiel. Face aux plateformes numériques et aux grands groupes, nous participons au maintien d'un écosystème de commerces et d'entreprises du secteur culturel.

L'économie culturelle, ce sont des dispositifs d'emploi, d'insertion et d'aide aux entreprises culturelles car derrière la question de l'emploi, il y a la question de l'entreprise culturelle.

Ce soutien se traduit par un accès facilité aux locaux des bailleurs sociaux, par un accompagnement des disquaires à travers l'appel à projets de l'été 2018 qui leur permet d'investir pour s'équiper, aménager leur commerce, par une aide aux "réseaux" de libraires, disquaires : soutien aux Libraires Volants, aux événements comme le Paris des Libraires, le Disquaire Day, à la Plateforme Paris Librairies...

   Claire ETIEN, directrice générale, EPEC   

Les évolutions technologiques, démographiques, environnementales, économiques, engagent les entreprises, leurs organisations, leurs modes de production, dans des changements en profondeur et transforment les emplois et les compétences. 

EPEC développe des actions sectorielles de soutien et d’adaptation, en direction des entreprises et des acteurs concernés par ces transformations sur le territoire parisien, avec une démarche d'étude - actions et de management de projet de territoire. 

C'est la force d’EPEC de développer des relations de travail avec autant de partenaires différents (acteurs institutionnels, acteurs économiques, entreprises…), de faire bouger les lignes pour avancer collectivement et faire émerger des solutions innovantes et pérennes qui répondent aux besoins du territoire. 

Je voulais tous vous remercier et en premier lieu, l’Etat, qui a initié la demande et nous a accompagné tout au long du projet, qui y a cru, envers et contre tout et qui a été prêt à financer ce projet sur le temps long.

   François RAVIER, préfet, secrétaire général de la préfecture de la région d'Île-de-France, préfecture de Paris

EPEC a développé un projet d'appui au développement économique, de l'emploi et des compétences des commerces culturels indépendants en partant du besoin des entreprises. L'Etat porte attention aux très petites entreprises. L'enjeu est de maintenir, de développer l'activité et l'emploi. La création du Service de remplacement, Libraires Volants montre que l'innovation n'est pas seulement technologique mais qu'elle peut être aussi sociale et organisationnelle. Et l'Etat doit innover dans ses modes de financement pour pouvoir soutenir de tels projets.  

Tables rondes 

   Tables rondes animées par Alain GACHET, directeur opérationnel, Direction acteurs économiques et gestion des compétences, EPEC

Paris concentre le plus grand nombre de libraires et de disquaires indépendants en France (près de 60 disquaires actifs repérés et 450 librairies indépendants), représentant près de 18 % de ces commerces culturels en France.

En 15 ans, entre 2003 et 2017, nous observons une baisse de - 27 % de librairies (967 points de vente de livres et non seulement librairies indépendantes en 2003) et de - 60 % de commerces de ventes de disques (268 en 2003) à Paris.

Fin 2013, dans le contexte de liquidation judiciaire de Virgin, Chapitre.com et de baisse du nombre de locaux de commerces et de services de biens culturels, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation d’Île-de-France - Unité territoriale de Paris et la Ville de Paris ont sollicité la Maison de l’emploi de Paris (Ensemble Paris Emploi Compétences aujourd’hui) pour concevoir un projet de soutien aux commerces culturels indépendants parisiens (libraires et disquaires).

En 2018, un Service de remplacement, les Libraires Volants, une Candidathèque pour aider au recrutement sont opérationnels et un projet de Plateforme numérique pour les disquaires est en développement. Ils vont vous être présentés par leurs protagonistes.     

Le Service de remplacement, Libraires Volants 

   De gauche à droite : Gildas BOUILLAUD, libraire volant, Leslie VEGA, directrice du Service de remplacement, Libraires Volants, Nathalie ROUX, responsable du pôle mutations économiques, EPEC, Nicolas JALAGEAS, Les cahiers de Colette, utilisateur du service, Yves MARTIN, Les Buveurs d'encre, utilisateur du service et président du Service de remplacement, Libraires Volants   

   Nathalie ROUX     Lors du montage du projet fin 2013, les entretiens conduits auprès des professionnels du livre et des acteurs institutionnels faisaient apparaître la problématique de professionnalisation des gérants de librairie, d’accès à la formation et de veille sur les entreprises en difficulté et ils s’accordaient sur la fragilité économique des librairies indépendantes. Nous partagions le constat que les gérants de commerces culturels indépendants (disquaires, libraires) rencontraient des difficultés comparables aux TPE d’autres secteurs économiques.  

L’isolement du dirigeant, le manque de disponibilité psychique pour prendre du recul en raison de la multiplicité des tâches à accomplir au quotidien, le manque de temps pour définir une stratégie de développement, pour se former, pour équilibrer vie personnelle et vie professionnelle. 

L’enjeu fort était vraiment celui de l’accès à la formation mais je me souviens avoir répondu à des acteurs institutionnels : nous pouvons monter tous les dispositifs possibles, si les gérants de magasin de disques, de librairie n’ont pas la possibilité de se dégager du temps, de prendre du recul, ils n’utiliseront pas les dispositifs de formation.

Donc l’idée était de tester auprès des libraires (disquaires), la possibilité de se faire remplacer. Je savais que les services de remplacement existaient depuis les années 70, pour les agriculteurs.

Quand la DIRECCTE IDF a retenu notre proposition de développement d’un appui au développement économique, de l’emploi et des compétences des libraires, disquaires, j’ai commencé à prospecter les libraires (et disquaires), ce qui a confirmé l’hypothèse du besoin de remplacement ou d’appui ponctuel car le gérant seul ouvrait son commerce 6 jours sur 7, travaillait sans avoir de week-end, choisissait entre ouvrir son commerce ou participer à un salon professionnel, travaillait même malade, fermait son commerce en cas de deuil, ne se formait pas. Par ailleurs, certains n’avaient pas les moyens d’embaucher ou avaient des besoins de recrutement inférieurs aux 24 heures hebdomadaire légales pour le recrutement en temps partiel.

Les libraires avaient des craintes : le remplaçant sera-t-il compétent, il va toucher à ma caisse, mes clients sont habitués à moi, il y a des risques concernant la confidentialité et puis, les libraires auront tous les mêmes besoins au même moment. 

Ce dernier point était très important pour imaginer les principes directeurs du service de remplacement.

En effet, c’est le recrutement d’un pool de remplaçants qualifiés qui permet de répondre à des demandes de remplacement, d'appui ponctuel qui se chevauchent (le samedi par exemple pour les libraires) et donc le développement du nombre d’entreprises utilisatrices qui doit permettre d’augmenter le temps de travail des salariés du pool de remplaçants (aller vers un temps plein si les salariés mis à disposition le souhaitent) et non un groupe fini d’entreprises utilisatrices solidaires qui s’engagent de façon anticipée, à partager le temps de travail des salariés mis à disposition. Dans le cadre d’un Service de remplacement, le développement de l’emploi des salariés est un effet du développement du nombre d’utilisateurs, et non la finalité première.

Au fil de la prospection, 2 disquaires et leurs remplaçants ont testé le Service puis 3 libraires, 9, 15 etc… se sont engagés, 1, puis 2 libraires volants ont été recrutés par un groupement d’employeurs qui a assuré la gestion administrative et RH du Service de remplacement dans une phase expérimentale qui s’est déroulée pendant 3 ans (2015 - 2017) avant de devenir un Service ayant sa personnalité juridique, agréé par la DIRECCTE IDF et dont le périmètre concerne les commerces culturels d’Île-de-France.  

   Yves MARTIN    En 2015, Nathalie a poussé la porte de ma librairie et j'ai trouvé la proposition tellement évidente que je ne comprenais pas pourquoi cela n'avait pas été mis en place avant. J'ai recouru à 5, 6 libraires volants qui étaient compétents. Cela apporte une sérénité et un confort de travail. 

   Nicolas JALAGEAS     J'ai connu le Service en 2017 et je l'ai utilisé pour trois motifs : pour pouvoir me rendre à un salon professionnel, à Noël pour faire face au surcroît d'activité et en été, lorsque les congés se chevauchent. J'apprécie la souplesse, la compétence et la curiosité des libraires volants.  

   Gildas BOUILLAUD     J'ai été libraire salarié. Intervenir dans plusieurs librairies est une idée que j'avais eue, et quand Leslie Vega m'a parlé du service, j'ai postulé. C'était en 2016. Le libraire volant ne constitue pas de fonds mais il faut tenir la boutique et il y a toute la relation clients. Ce Service humanise les libraires qui peuvent être centrés sur leur commerce car le fonctionnement du service les oblige à faire confiance et le nomadisme du libraire volant produit une ouverture et une solidarité entre libraires. Le libraire volant est une respiration pour les libraires.     

   Leslie VEGA     J'ai dirigé ma propre librairie et j'avais une équipe. Je rencontrais des libraires, seuls dans leur commerce, et me demandais comment ils parvenaient à tout mener de front.

Arrivée à Paris, j'ai cherché à travailler autrement et quand j'ai pris connaissance de l'existence du service qui était naissant, j'ai postulé. J'étais la deuxième libraire volante du service, gérée par Delphine Blondin. Je me suis impliquée dans le recrutement des libraires volants et quand le service s'est créé, j'ai eu l'opportunité de devenir directrice.

Pour le libraire, la librairie est son "bébé" et il faut créer un lien de confiance pour qu'il accepte de vous confier sa librairie.

Un libraire volant est polyvalent mais il découvre les librairies et donc ses autres compétences, sont d'être observateur, de savoir s'adapter.

Je suis encore libraire volante parce qu'il faut rester proche du terrain et j'envoie des libraires volants dans certaines librairies et pas d'autres parce que je connais le fonctionnement de la librairie. Savoir que vous remplacez un libraire pour qu'il puisse passer du temps en famille a du sens. 

Nous avons aujourd'hui 30 adhérents. 

Yves MARTIN     Nous avons en effet, à ce jour 30 adhérents et un pool de près de 12 libraires volants. 

Lorsque l'on voit que Paris Librairies à plus de 130 adhérents, nous souhaitons développer le nombre de libraires adhérents, utilisateurs du Service et parallèlement, le nombre de libraires volants, avec des profils junior mais aussi des profils expérimentés comme Gildas par exemple, pour que le système reste fluide et pouvoir atteindre notre objectif d'autofinancement.

Aux côtés de Leslie Vega, nous allons recruter une autre personne en CDI à temps partiel car Leslie n'est pas à l'abri d'une grippe... Pour l'heure, la gestion quotidienne est lourde mais nous allons pouvoir acquérir un outil de gestion du Service qui améliorera les process RH et comptable.  

Nathalie ROUX     Si le Service de remplacement est un levier d’amélioration des conditions de travail des gérants, nous savons que tous les libraires qui souhaiteraient l’utiliser ne le peuvent pas, parfois pour des raisons économiques. 

C’est pourquoi, depuis 2017, nous cherchons à solvabiliser la demande en développant des partenariats financiers pour faire baisser le coût du Service et permettre à tous les libraires d’y accéder.   

- En 2017, la DRAC IDF a pris en charge une partie du coût du remplacement lorsqu’un gérant prenait quelques jours de congés.

- Cette année, des négociations sont en cours avec des assureurs des libraires sur le modèle : je suis gérant de librairie, j’ai un accident, je suis malade ; je fais appel au Service de remplacement et mon assureur prend en charge le coût du remplaçant.

Et puis, depuis 2017, la branche de la librairie et AGEFOS PME ont accepté, à titre expérimental, de prendre en charge la moitié du coût du remplacement lorsqu’un libraire utilise le Service de remplacement pendant qu’il part se former.   

Proposer un remplaçant aux libraires pendant qu’ils se forment peut rendre incitatif l’accès à la formation, et faire du Service de remplacement, un levier de professionnalisation, enjeu premier des représentants de la profession et acteurs institutionnels. 

Par ailleurs, rappelons que c’est la première fois, en France, qu’un Service de remplacement agréé est créé pour des commerces de proximité indépendants. 

Le Service de remplacement pour les libraires et les disquaires franciliens est une première en France. C’est un service innovant qui répond avec souplesse aux demandes de remplacement ou d’appui ponctuels des gérants, tout en générant des emplois, consolidés au fil du développement de la demande.

Pour 2019, essaimer le Service de remplacement pour les commerces culturels d’Île-de-France en direction des libraires de France est notre objectif. Considérant les caractéristiques des territoires, il faut d’emblée convenir des limites d’un modèle parfaitement transférable et viser plutôt un appui à la mise en place d’une solution de remplacement, adaptée aux territoires intéressés. 

Expérimenter la mise en place d’une solution de remplacement dans d’autres secteurs du commerce de détail en un second objectif.

Alain GACHET     Le Service de remplacement, Librairies Volants constitue un service d’appui RH aux libraires qui souhaitent se faire remplacer ponctuellement ou recevoir un appui en cas de surcroît d’activité, mais un second service a été développé pour répondre à la problématique de recrutement direct des libraires. 

La Candidathèque   

   Nathalie ROUX, responsable du pôle mutations économiques, EPEC, Elsa PIERROT, déléguée de Paris Librairies    

Elsa PIERROT     L'association Paris Librairies a été créée en 2012, a pour objet la promotion des librairies indépendantes et de proximité à Paris et compte aujourd'hui près de 140 libraires. Or, les gérants de librairie constatent qu'ils sont souvent dépassés lorsqu'ils cherchent à recruter. Ils reçoivent de nombreuses candidatures spontanées, recrutent parfois dans l'urgence d'où l'idée de créer une sorte de "bourse à l'emploi" qui permettrait d'améliorer le recrutement.  

Nathalie ROUX    Gagner du temps dans ses recrutements et faire fructifier les compétences au sein de son réseau, étaient les objectifs de l’association Paris Librairies.

L'enquête sur les pratiques de recrutement menée auprès de 16 libraires, membres du conseil d'administration de Paris Librairies, a mis à jour une pratique de recommandation informelle de candidats entre libraires, sans objectivation des compétences attendues lors du recrutement, ce qui induit du turn-over et une déperdition de compétences.

Trois ateliers avec une dizaine de libraires ont permis de définir la forme de la "bourse à l'emploi", de mettre à jour les compétences attendues par les libraires sur un poste de vendeur et de définir les principes de fonctionnement de la "bourse à l'emploi".   

- Les libraires se sont accordés sur la création d’une Candidathèque, formée de candidats pré-sélectionnés par eux-mêmes, afin de disposer d’un vivier de recrutement qualifié.

- Pour les aider à sélectionner les candidats, nous avons conçu un guide de repérage des compétences spécialisé Libraire, à partir des activités et tâches décrites dans la nouvelle grille de classification de la branche et une grille de renseignements des points forts.

- Les libraires peuvent utiliser ces outils RH et les adapter à leur usage pour repérer les compétences des deux types de candidats qu'ils orienteront vers la Candidathèque : les vendeurs dont ils sont satisfaits mais qui souhaitent travailler dans une autre librairie ou des candidats en recherche d’emploi qu'ils reçoivent en entretien de recrutement mais qu’ils ne souhaitent pas embaucher. 

Elsa PIERROT     La Candidathèque est opérationnelle depuis 2017.

30 mises en relation ont été effectuées et 23 candidats ont fait partie de la Candidathèque. Rappelons qu'il a toujours été question de valoriser des profils intéressants et en aucun cas de communiquer des éléments pouvant être défavorables aux candidats. 

Par ailleurs, la question d'ouvrir ce service au cas spécifique du recrutement en alternance des apprentis a été souhaitée par les libraires ayant participé aux ateliers, et a donné lieu à un premier échange avec l'INFL.

Nathalie ROUX     La Candidathèque se veut être le premier outil de recrutement conçu par des libraires pour des libraires. 

L'animation de la Candidathèque est un enjeu fort dont la forme peut s'inspirer d'un modèle qui a existé au sein du Cercle de la Librairie et serait un peu alternatif à celui mis en place jusqu'alors : une personne en charge de repérer les besoins de recrutement des libraires, d'alimenter le vivier de candidats et d'apparier l'offre et la demande d'emploi. 

La Candidathèque est un Service d’appui au recrutement pour les libraires qui doit bénéficier aux candidats qui recherchent un poste en librairie.

- S’adresser à la Candidathèque pour recruter, c’est s’appuyer sur un vivier de compétences qualifié par les libraires pour gagner du temps dans ses recrutements.

- Orienter des candidats vers la Candidathèque, c’est optimiser leurs chances d’être mis en relation avec un employeur.

- Suivre les mobilités inter - entreprises des candidats, c’est limiter l’alternance des périodes de chômage et d’emploi et permettre le développement des compétences au sein du réseau de Paris Librairies.

Alain GACHET     Comme la problématique de ces petits commerces culturels est comparable entre libraires et disquaires, le troisième projet concerne les disquaires mais s’inspire de ce qu’a développé Paris Librairies, un site internet de réservation en ligne, Click and Collect. 

La Plateforme Click and Collect pour les disquaires 

   Julie DAVID, disquaire, présidente du GREDIN, Yves PLOUHINEC, disquaire, membre du bureau du GREDIN   

Yves PLOUHINEC     Début 2017, nous créons le premier syndicat national des disquaires indépendants, le GREDIN. Nous sommes organisés en commission thématique et travaillons sur 3 axes :

- Réduire les charges des disquaires à travers l'éxonération de la CFE par les villes

- Négocier avec les fournisseurs pour améliorer les conditions commerciales des disquaires

- Améliorer le résultat de nos commerces qui passe par l'augmentation du volume d'affaires de manière durable. Ce dernier axe concerne le projet de Plateforme Click and Collect pour les disquaires, inspiré du site de réservation de Paris Librairies.       

Julie DAVID     Si certains d’entre nous sont présents sur internet, nous constatons que la visibilité de nos boutiques est faible sur le web. Nous sommes souvent contraints de vendre sur des plateformes ou des Marketplace comme Discogs / la Fnac ou Ebay. A l’inverse, nous sommes spectateurs de la réussite de plateformes Click and Collect telles que ParisLibrairies ou PlaceDesLibraires qui démontrent que ces plateformes permettent de développer les ventes. 

Le projet Click and Collect répond à 3 enjeux :

- Développer notre chiffre d’affaire en donnant la possibilité aux clients, de chez eux, de réserver un disque dans un magasin ou de donner la possibilité à un disquaire qui n’a pas un disque en stock, de rediriger son client vers un autre disquaire indé plutôt que vers Amazon ou la Fnac.

- Moderniser nos boutiques : faire passer les boutiques qui ne le sont pas encore dans le monde numérique. S'équiper en matériel informatique permettra de référencer les stocks, de mieux les gérer et de les rendre ensuite visibles. Cela permettra également d’améliorer notre efficacité dans la gestion de ces stocks (entrée / sorties) et donc de gagner en temps et en confort de travail.

- Valoriser le réseau des disquaires indépendants : en rendant visible le stock des magasins, nous montrerons la richesse de nos offres et pourront mieux faire connaître nos boutiques au grand public. De ce projet Click & Collect dépend également notre indépendance vis-à-vis des mastodontes du web, ce qui sera à n'en pas douter, un des enjeux majeurs des années à venir pour tout type de business.

Nathalie ROUX     Nous avons le recul aujourd'hui pour connaître l'impact des sites internet sur le développement du chiffre d'affaires des commerces. La dernière étude de l'Atelier parisien d'urbanisme et de KPMG (2017) rappelle que les sites internet ont un impact sur les magasins physiques : la zone de chalandise a tendance à s'élargir, le chiffre d'affaires progresse, la clientèle est mieux informée et 29 % des cyber - acheteurs utilisent le moment du retrait de l'achat réalisé en ligne pour effectuer un achat supplémentaire dans le magasin.  

Pour traduire concrètement les objectifs du projet, il faut en définir les étapes, développer des partenariats techniques et financiers et piloter l’intervention des différentes parties prenantes jusqu’à la création de la Plateforme.

Créer la Plateforme Click and Collect, c'est :

- Accompagner les disquaires à s’équiper (ordinateur, douchette code barre, logiciel de gestion) et à se professionnaliser à la gestion de stock, première brique du projet. C’est le volet de la modernisation des boutiques.

- Elaborer un cahier des charges technique pour concevoir la Plateforme Click and Collect qui permettra de valoriser le réseau des disquaires et de développer leur chiffre d’affaires.

Pour équiper les disquaires, nous avons proposé des pistes de collaboration au Club Action des Labels Indépendants et à la Ville de Paris ; pour les professionnaliser à la gestion des stocks, il faut nous rapprocher de leurs OPCA pour voir comment ils pourraient s’y former ; pour référencer le stock physique des disquaires, il faut prévoir des ressources humaines que n’ont pas les disquaires au sein de leur commerce et pour rédiger un cahier des charges technique, nous avons besoin d’un appui à la maîtrise d’ouvrage. 

Sur ce dernier point, SIMPLON Prod, Fabrique labellisée grande école du numérique nous a fait une proposition fort intéressante, qui démarre par l’animation de la réflexion d’un groupe - pilote de disquaires pour définir concrètement le besoin du point de vue des futurs utilisateurs de la Plateforme.

Concernant le financement du projet : il existe des dispositifs publics de soutien financier aux TPE, aux commerces de proximité en lien avec des projets numériques ; pour illustrer, citons le dispositif FISAC qui soutient les projets de "mise en place des outils numériques qui contribuent à rapprocher l'ensemble des commerçants entre eux et à l'égard de leur clientèle (...) click and collect" mais pour lequel ni le GREDIN ni EPEC ne sont éligibles...

Nous pensons donc nous orienter vers la recherche de financements privés.  

Dossier de presse à télécharger ici